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Elise Loiseau

Surf et grossesse : s'écouter et adapter sa pratique


Retour sur le festival Les îles reliées, qui s’est tenu en juin dernier sur la plage de Goulien à Crozon, en Bretagne. Un évènement né de l’envie de Julie Guichard, médecin généraliste, et Benjamin (@love_yoga_surf), son conjoint moniteur de surf formé à la surf thérapie, de partager leur amour du surf et de mettre en lumière sa dimension thérapeutique. Et de rappeler, aux côtés de l’association @surf_santé, que le surf, en plus de s’adresser à tous et toutes, possède de réels bienfaits pour la santé physique et mentale.


Médecin, moniteur de surf, associations : les différents intervenants ont pu prendre le temps de détailler les bénéfices qu’occasionnent la pratique du surf sur un public particulièrement large : résidents en Ephad, personnes présentant un TSA ou encore un handicap physique ou mental, il est toujours possible d’adapter la pratique. Mais si le surf est un sport qui peut être pratiqué par autant de publics différents, qu’en est-il pour les femmes enceintes, qu’on imagine a priori privées, pour un temps, de vagues ?


Surf et grossesse : est-ce compatible ?


Julie attendant son deuxième enfant, c’est naturellement que la conversation s’oriente vers le lien entre surf et grossesse, et sur la manière dont la pratique de ce sport peut permettre de bien vivre cette étape. « J’ai suivi les conseils de ma sage-femme qui me conseillait de rester active. Surfer en étant enceinte m’a donné de l’énergie en me permettant de garder une bonne hygiène de vie, explique -t-elle. Être enceinte n’est pas une contre-indication à la pratique du surf tant qu’on est à l’écoute du corps. Il faut s’écouter, comme le font ceux qui surfent avec un handicap ou avec une douleur chronique ». S’écouter donc, et adapter sa pratique en ne sortant pas, par exemple, lorsque les conditions sont trop grosses, ou lorsqu’il y a trop de monde à l’eau afin de ne pas risquer d’être heurtée par une planche. Ensuite, l’idée est de se laisser guider par son corps « J’ai pu en profiter jusqu’à quatre mois, quatre mois et demi. Après, je sentais que j’appuyais trop sur l’utérus donc j’ai arrêté. Mais pratiquer le surf au début de mes deux grossesses m’a émerveillée. » Car malgré les idées reçues, le début de la grossesse peut s’avérer, pour certaines femmes – car chaque grossesse est différente - particulièrement propice à la pratique, et ce grâce à une hormone appelée la relaxine.


« L’eau est un élément puissant qui possède une dimension thérapeutique. L’eau vient soigner quelque chose à l’intérieur de nous »

Cette hormone permet l’accouchement par voix basse en assouplissant les muscles et les ligaments de tout le corps, un avantage qui permet de prendre encore plus de vagues, comme le confirme Julie : « j’avais un corps de chat, je surfais super bien, je me sentais plus laxe ! ». Si l’énergie et l’envie sont présentes, rien n’interdit donc aux surfeuses de pratiquer. Et lorsqu’il n'est plus possible de surfer, la pratique du longe côte ou de la nage, par exemple, permettront de maintenir en forme tout en conservant un lien avec l’eau, bénéfique pour la mère et le bébé. En effet, l’eau, qui soulage les articulations et nous libère de la pesanteur, permet d’occasionner des moments de plaisirs partagés : « Quand je vais dans l’eau, je sens le bébé réactif, il bouge différemment. Sentir le bébé qui flotte dans mon ventre et moi qui flotte dans l’océan est une sensation particulièrement agréable. »


Julie Guichard attend son 2e enfant

L'équilibre plutôt que la performance


Bouger dans l’eau est aussi l’occasion de maintenir une activité physique, ce qui permet de maintenir le lien avec son corps pour ne pas subir les changements liés à la grossesse. Les changements physiques parfois difficiles à appréhender seront ainsi vécus plus sereinement : « Continuer à faire des activités avec son corps permet de se l’approprier, de ne pas subir un corps devenu lourd ou douloureux. » souligne Julie. Enfin, parce qu’il n’est pas possible de ne pas mettre son corps au centre lorsqu’on l’on pratique le surf enceinte, c’est un moment qui permet de repenser le lien que l’on entretien avec son sport et peut être ce de se poser la question de ce que l’on y cherche.


« Certaines sessions peuvent être inconfortables, nous mettre à l’épreuve, et nous permettre d’en sortir grandis. Quand on va surfer, on ne sait pas ce qui va se passer, mais on sait qu’il va se passer quelque chose. »

Car surfer enceinte, c’est chercher le bien-être et l’équilibre plutôt que la performance. Et si la grossesse impose de revoir ses objectifs à la baisse pour un temps, c’est pour à la place surfer au plus près de soi-même et de ses besoins. Une adaptation et un réajustement qui seront tout aussi nécessaires lors de la période post-partum : « Après l’accouchement, j’ai attendu la consultation post natale afin d’être sûre que tout soit bon, ensuite j’ai repris tout doucement, en commençant par des petites sessions et en me donnant des petits objectifs, jusqu’à retrouver mon niveau de surf. » Et si la reprise du surf permet de retrouver son niveau et ses sensations, ses bienfaits ne s’y limitent pas, puisque le surf, qui sollicite la ceinture abdominale, sera particulièrement bénéfique pour retrouver sa tonicité en retrouvant le plaisir des vagues, comme le confirme Julie : « Le surf a été ma rééducation : c’est idéal pour retrouver ses abdos ! »

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